Les conteneurs ne sont pas morts : Docker, Podman et Kubernetes en 2025

Longtemps considérés comme la norme du déploiement applicatif moderne, les conteneurs ont traversé un cycle médiatique fait d’engouement massif, puis de critiques sur leur complexité. Pourtant, en 2025, ils sont loin d’avoir disparu. Mieux : ils s’ancrent durablement dans les infrastructures, portés par une volonté de simplification, une meilleure intégration cloud, et l’arrivée de nouveaux outils plus légers. 

Docker et Podman : convergence et spécialisation 

Docker reste un standard… mais n’est plus seul 

En 2025, Docker reste le point d’entrée privilégié pour de nombreux développeurs. Son écosystème (Docker Compose, Docker Desktop, Docker Hub) reste largement adopté, notamment dans les PME et les environnements de développement local. 

Mais la critique de sa lourdeur, de sa dépendance à un daemon root, et des contraintes de licence Docker Desktop a ouvert la voie à des alternatives. 

Podman gagne du terrain côté production 

Podman s’est imposé comme une alternative plus sécurisée et plus “rootless” à Docker. Développé par Red Hat, il est désormais intégré nativement dans Fedora, RHEL et AlmaLinux, et séduit les équipes DevSecOps qui souhaitent se rapprocher du modèle UNIX classique. 

  • Compatible avec les images Docker 
  • Fonctionne sans démon en arrière-plan 
  • Meilleure intégration avec systemd et les environnements CI/CD 

Certaines entreprises migrent progressivement vers Podman pour leurs pipelines de build et d’intégration, tout en conservant Docker pour les environnements de développement. 

Kubernetes en 2025 : maturité… et envie de simplifier 

Depuis plusieurs années, Kubernetes est devenu la plateforme d’orchestration incontournable. Mais en 2025, une tendance s’amorce : celle du “Kubernetes minimal”

Plusieurs facteurs expliquent cette évolution : 

  • Des stacks trop complexes pour des besoins simples 
  • Des coûts cachés liés à la maintenance et à la formation 
  • Une volonté de revenir à des architectures plus lisibles, surtout pour les PME et les équipes réduites 

Les initiatives qui reflètent cette volonté de simplification incluent : 

  • K3s (par Rancher) : une version allégée, idéale pour l’edge et les petites équipes 
  • MicroK8s (par Canonical) : déploiement local rapide, usage en CI/CD ou dans les labos IA 
  • Nomad (HashiCorp) : alternative à Kubernetes pour l’orchestration d’applications multi-environnements, sans complexité excessive 

Dans le cloud, les versions managées (GKE, AKS, EKS) continuent de progresser, mais les entreprises cherchent à éviter le lock-in, à automatiser davantage, et à mieux maîtriser les coûts. 

Vers un retour à la légèreté et au modèle “app-centric” 

Les évolutions récentes montrent un retour aux fondamentaux : 

  • Déploiement simple via une image conteneur + manifest YAML minimal 
  • Moins d’abstraction, plus de contrôle sur le runtime 
  • Intégration directe avec les pipelines GitOps et les assistants IA (GitHub Copilot, Codespaces, Dev Containers) 

Des outils comme Dagger, Tilt, ou Okteto redéfinissent le cycle Dev→Prod en le centrant sur la portabilité et l’automatisation, tout en cachant la complexité de l’infra. 

Par ailleurs, des projets comme WebAssembly (Wasm) commencent à proposer des alternatives aux conteneurs pour certains cas d’usage ultra-légers, notamment dans le edge computing ou les fonctions serverless. Mais ils ne remplacent pas encore la flexibilité des conteneurs classiques. 

Conclusion : l’ère post-hype, mais toujours stratégique 

Non, les conteneurs ne sont pas morts. Mais leur usage a évolué. Fini le buzz permanent, place à l’industrialisation raisonnée : 

  • Docker reste la référence pour le build 
  • Podman s’impose sur les environnements sécurisés 
  • Kubernetes continue de dominer, mais sous des formes plus accessibles 

Le vrai changement en 2025 n’est pas technologique, mais culturel : les équipes cherchent des workflows DevOps plus simples, plus automatisés, plus centrés sur le code — avec des conteneurs qui s’effacent derrière les outils.